Dorian Teti est né en 1983. Il vit et travaille à Lannion. Il est diplômé d’un Master 2 Photographie, ENS Louis-Lumière, Paris.

Son travail artistique explore les relations entre intimité et mémoire, tant individuelle que collective. Par le biais de retouches et d’interventions plastiques, il met en scène et manipule des objets collectés pour évoquer un sentiment d’étrangeté, perturber les apparences et créer une documentation potentiellement fictive. Depuis 2018, il combine la photographie avec une pratique de la céramique, en utilisant la ville de Vallauris comme terrain d’entraînement et de jeu. L’interaction entre la photographie et le volume est désormais au cœur de son travail, qui porte sur la matérialité des images et sur la surface des volumes créés, à travers des natures mortes. Cette confrontation vise à fusionner les domaines numérique et physique en faisant appel aux techniques 3D, pour étudier la mutabilité de la signification des objets et leurs manipulations potentielles. De l’articulation entre le sensible et l’image émerge alors ce qui se joue entre l’authenticité et l’artifice, l’originalité et la reproduction, la réalité et son prétendu double.

D’aplombs

Pour l’Estran, Dorian Teti déploie une installation photographique inédite, à la Maison de la Mer à Trébeurden. Cette œuvre se décline en trois interventions : des images placées sur les vitres, des impressions textiles et une grande image placées à l’intérieur du bâtiment et visible depuis l’extérieur.

Issues d’un travail de reproduction virtuelle d’éléments constitutifs du paysage maritime de Trébeurden, les images collées sur les vitres sont réalisées à partir de scans 3D de roches et de plantes observées dans le paysage de l’estran, à Trébeurden. Plutôt que de reproduire fidèlement le réel, les textures et les volumes ainsi recueillis font l’objet de transformations créatives, visant à mimer les effets de l’eau ou de concrétions rocheuses, en appliquant par exemple à des fleurs de bord de mer l’aspect de l’eau. L’artiste joue ainsi avec les effets de surface, de lumière et de transparence, créant une empreinte numérique du paysage qui dialogue avec l’empreinte physique de certains éléments.

Sur les pièces textiles, les surfaces des roches et des végétaux enregistrées à l’aide du scan 3D deviennent des motifs décoratifs, comme une mise à plat du paysage.

Placée à l’intérieur de la Maison de la Mer, une image grand format réalisée en studio reproduit une nature morte photographique composée d’amas d’objets relatifs au paysage de bord de mer.

L’installation dans son ensemble cherche à mettre en tension l’artificialité de l’intervention artistique avec la nature organique et mouvante de l’estran. Dans le prolongement des recherches plastiques de l’artiste, elle joue sur le rapport à la construction, au déséquilibre et à la décomposition, mais aussi à l’amalgame et à la dissociation d’éléments entre eux. Elle aborde les questions de surface, de déplacement des éléments et des cycles de transformation qui caractérisent le paysage littoral, créant une sorte de point d’ancrage visuel dans un environnement éminemment fluide, liquide. De la même manière que le paysage de l’estran change constamment au fil du temps, il s’agit de s’intéresser à l’apparition et à la disparition des formes.

Lieu : Maison de la Mer, port de Trébeurden

Accès : parking du castel ou du port / accès PMR

A découvrir à proximité : le port, la pointe du Castel, la pointe de Bihit, l’Île Milliau (horaires de passage à pied à disposition à l’Office de Tourisme), le marais du Quellen, la zone de restauration