Après avoir été diplômée de l’École Boulle, en joaillerie, Ondine Bertin intègre l’École Supérieure d’Art de Bretagne, à Brest, où elle est diplômée en 2021.

Sa pratique se déploie à partir d’anecdotes, d’observations ou d’expériences vécues qu’elle détourne en fiction. À travers l’installation, la peinture et la scénographie, elle élabore ses récits, aux allures de dystopies folkloriques, ou de mythologies bureaucratiques.

Dans ses installations totales, le potentiel narratif émerge à la fois du décor immersif, et d’indices/farces, dissimulés sous forme d’easter eggs. Travaillant parfois sous les traits d’un avatar, elle utilise l’humour et la duperie pour interroger les rapports intimes aux systèmes de pouvoirs. À la manière d’une faussaire, elle se sert du langage institutionnel, en reprenant les codes de cartels ou de documents administratifs, donnant à ses fictions, pourtant absurdes, un aspect irréfutable, questionnant l’autoritarisme des récits dominants.

Dans sa pratique de la peinture, elle joue avec les croisements de genres et d’époques, pour élaborer des scénettes où peinture classique et populaire se mêlent.

Fonds perdus

Fonds perdus revisite l’objet “passe-tête”, cet élément incontournable du tourisme, des parcs à thème ou des fêtes de village, faits de plaques de bois en forme de silhouettes peintes. On peut glisser la tête dans un trou situé à la place du visage du personnage pour l’incarner le temps d’une photo.

Mais ici, les pièces ne mettent pas en avant une légende ou un·e héro·ïne, mais le décor de la baie de Tresmeur. Les passe-têtes deviennent alors comme une série de tableaux participatifs : mimant l’arrière-plan balnéaire, ils offrent un effet de camouflage, dont les formes peinent à dissimuler les participant·es caché·es derrière.

Les silhouettes évoquent des scènes familières de vacances : des personnes seules ou en groupe, accompagnées d’un chien, portant un chapeau ou un sac de plage. Entre trompe-l’œil et anamorphose, l’illusion visuelle ne fonctionne que depuis un angle précis, celui du photographe, tandis que les autres points de vue révèlent un décalage volontaire.

Le dispositif crée un dialogue insolite entre le style pictural classique, qui rappelle les peintures de marines, et l’univers kitsch, parfois désuet, du passe-tête populaire.

Lieu : promenade de la plage de Tresmeur

Accès : parking du Castel ou parking Samo / Accès PMR

A découvrir à proximité : la pointe du Castel, la pointe de Bihit, l’Île Milliau (horaires de passage à pied à disposition à l’Office de Tourisme), le marais du Quéllen, la zone de restauration