Apprivoiser la disparition

L’un des phénomènes que va engendrer l’augmentation globale des températures est ce que l’on désigne communément par l’expression « montée des eaux ». Des projections existent : elle ne se fera pas de façon homogène, sur chaque rivage son incidence sera propre, unique. Comment alors se figurer un phénomène si étrange ?
Julia Simonnet nous immerge dans un futur où l’Île Grande se verrait privée d’un pan de territoire, une conséquence de la future montée des eaux. A travers un geste simple mais percutant, qui balise d’une série de bambous la zone affectée, l’artiste paysagiste nous donne l’opportunité d’arpenter ce morceau de terre perdu, d’un pas grave ou léger, pour appréhender corporellement des enjeux encore abstraits. S’autoriser à prendre la mesure des bouleversements que d’ores et déjà nous vivons, pour apprivoiser la disparition.


L’artiste

Julia Simonnet est paysagiste conceptrice. Elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure de paysage de Versailles en 2021 et réside à St Georges de Didonne (Charente maritime). Sa passion pour les paysages littoraux et son souci des enjeux écologiques actuels se reflètent dans ses projets, où elle s’attache à comprendre les rythmes et les mouvements des éléments et des êtres qui les habitent. En effet, sa démarche consiste à accompagner les territoires dans leurs transformations singulières, afin de révéler leur potentiel futur. Parmi les phénomènes qui vont se produire en raison de l’augmentation des températures mondiales, la « montée des eaux » est l’un des plus frappants. Mais cette montée ne sera pas uniforme, et chaque portion de rivage sera affectée de manière unique. Julia Simonnet s’interroge alors sur la manière de représenter et d’appréhender ce phénomène étrange et singulier.